Ouf !… pour le moment
Le Premier ministre a tranché, mercredi 13 février 2008 : «
Le contrôle technique moto ne paraît pas aujourd’hui techniquement prêt. » En clair, c’est niet. Les partisans de cette mesure, tels la déléguée interministérielle à la sécurité routière Cécile Petit, le réseau de contrôle Autosur, le député UMP Thierry Mariani et le rapporteur des Ponts-et-Chaussées Dominique Lebrun, devront revenir avec un dossier technique mieux ficelé. Il faut dire que les incertitudes sont légions.
Moto Magazine les a dénoncées dans un dossier complet dans son numéro de février 2008 (n°244), motomag.com s’en est fait le relais dans de nombreux articles publiés depuis le 29 novembre 2007, date de l’annonce des discussions sur cette opportunité par Cécile Petit. Mais il était très difficile pour le Premier ministre d’acter une mesure alors que personne, même pas les contrôleurs techniques automobile, n’est capable de préciser le contenu du contrôle, son prix et sa fréquence.
Une bataille de gagnée, juste une bataille
Attention, cette menace qui plane sur nos machines n’est pas définitivement écartée. Car le gouvernement veut réduire par deux le nombre de décès en deux-roues d’ici à 2012.
Une intention qui serait louable, si les leviers qu’il actionne pour tenter d’y parvenir ne tournaient pas uniquement autour de la répression : la mesure phare du CISR, c’est que
500 radars supplémentaires seront installés chaque année pendant 5 ans sur les routes. Et ils flasheront par l’arrière. « Il faut attendre que tous les deux-roues à moteur soient immatriculés pour qu’on puisse envisager le contrôle technique », avance Cécile Petit.
Une menace jusqu’en 2012
L’immatriculation des 50 cm3 qui ne le sont pas encore deviendra obligatoire à partir de juillet 2009. De plus,
la proposition de loi déposée par Thierry Mariani à l’Assemblée peut rester dans les archives jusqu’à la fin de la mandature, c’est-à-dire jusqu’à 2012. Les spécialistes estiment que l’on pourrait voir la mesure ressurgir à l’orée de l’année 2010.
Mais pour le moment, il est important de ne pas froisser les électeurs potentiels. La sécurité routière est un sujet sensible : pas moins de cinq ministres et secrétaires d’Etat ont planché sur les mesures annoncées par François Fillon et Cécile Petit.
Il s’agit de Jean-Louis Borloo, ministre de l’Aménagement et du Développement durables, Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé, de la jeunesse et des Sports, Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat chargé des Transports et Christian Estrosi, secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-Mer.
À problèmes multiples, solution unique…
Même Martin Hirsch, haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté, les accompagnait ! Avec la multiplication des radars automatiques, la lutte contre l’alcool au volant s’intensifie. Mais aussi celle contre la conduite sans permis. Nos ministres ont généralisé le recours à la confiscation du véhicule.
On table à fond sur la répression, donc, puisque ça ne coûte pas cher. Côté formation, François Fillon a promis une réforme du permis de conduire, pour qu’il soit moins cher et plus rapide à passer, à mi-2008. En attendant, les points s’égrainent sur nos papiers roses…
Nicolas Grumel - sur motomag.com - le 13/02/2008